Établissements de santé

Quelles sont les activités des hôpitaux et cliniques ?

Quelles sont les activités des hôpitaux et cliniques ?

Quelles les sont catégories d’établissements selon leurs activités ? 

Les hôpitaux et les cliniques se répartissent en plusieurs catégories d’établissement selon leurs activités. On en compte principalement quatre qui sont le MCO, les SSR, les USLD, l’HAD et la PSY.

Le MCO - pour Médecine, Chirurgie, Obstétrique – correspond à la catégorie d’établissements la plus importante. Les soins y sont dispensés lors de séjours de courte durée réalisés en hospitalisation (avec ou sans nuitée) ou en consultations.

Les SSR - pour Soins de Suite et de Réadaptation – ont pour missions de rééduquer un organe et/ou de réadapter le patient à un nouvel environnement de vie suite à des limitations ou un handicap (lire question 5). La durée de l’hospitalisation est qualifiée de « moyen séjour », correspondant à quelques semaines.

L’HAD - pour Hospitalisation à Domicile - recouvre des soins complexes ou techniques effectués au domicile du patient, nécessitant une coordination pluridisciplinaire (infirmière, rééducateur, assistante sociale, psychologue, …) et médicalisée. Sans ce dispositif permettant d’être soigné à domicile, le patient devrait être hospitalisé.

Les USLD - pour Unités de Soins de Longue Durée – correspond à des unités de soins pour les personnes, majoritairement âgées, nécessitant une surveillance constante et qui sont généralement rattachées à hôpital.

La PSY - pour Psychiatrie -, correspond à l’ensemble des soins et traitements destinés à la prise en charge de toutes les maladies mentales ou psychiatriques : cyclothymie, dépression, hystérie, maladies psychosomatiques, paranoïa, schizophrénie, Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC), troubles bipolaires, autisme, addictions, phobies, maladie d’Alzheimer.

L’activité de MCO regroupait en 2019, 86 % des prises en charge en hospitalisation complète, celle de SSR 9 % et la psychiatrie 5 %. En hospitalisation partielle, les soins de MCO représentent 47 % des journées, ceux de SSR 26 % et ceux de psychiatrie 27 %.
L’HAD concernait quant à elle en 2020, 282 établissements de santé, 154 000 patients hospitalisés et totalisait 6,6 millions de journées. [1]

Qu’est-ce qu’un Centre de Soins de Suite et de Réadaptation (CSSR) ?

Les Centres de Soins de Suite et de Réadaptation (CSSR) sont accessibles après un séjour hospitalier ou directement depuis le domicile ou l’établissement d’hébergement médico-social. Ils proposent des soins médicaux, curatifs et palliatifs et assurent la rééducation des patients, leur réadaptation en cas d’irréversibilité des atteintes à leur autonomie et leur réinsertion dans la vie professionnelle et familiale. 

Les soins proposés par ces structures s’articulent autour de neuf spécialités : l’appareil locomoteur, le système nerveux, le système cardio-vasculaire, le système respiratoire, le systèmes digestif, métabolique et endocrinien, l’onco-hématologie, les patients brûlés, l’addictologie et les polypathologies. 

Selon le ministère en charge de la Santé, les activités spécialisées les plus répandues pour la prise en soins des adultes concernent les personnes polypathologiques (596 SSR, soit 32% des structures spécialisées), les affections de l’appareil locomoteur (384 SSR, soit 20% des structures spécialisées) et les affections du système nerveux (47 SSR, soit 18% des structures spécialisées). 
Pour les enfants et les adolescents, les affections de l’appareil locomoteur (67 SSR, soit 41% des structures spécialisées) devancent les pathologies du système nerveux (36 SSR, soit 22% des structures spécialisées) et celles des systèmes digestif, métabolique et endocrinien (36 SSR, soit 22% des structures spécialisées).

Il existe 1.700 structures de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR), dont une centaine destinée aux enfants et adolescents. Les modes d’accueil en SSR se sont diversifiés au fil des années proposant des accueils à temps plein ou à temps partiel (le jour, la nuit ou en séance). 

Qu’est-ce qu’une Unité de Soins de Longue Durée (USLD) ?

Une unité de soins de longue durée est une structure d’hébergement médicalisée pour les personnes dont l’état de santé nécessite une surveillance médicale, un suivi et des soins constants. Souvent rattachées à un établissement hospitalier, elles accueillent majoritairement des personnes âgées en situation de dépendance. Les USLD proposent un accompagnement global, notamment pour la réalisation des actes quotidiens. Considérées comme des lieux de vie, elles proposent un service de restauration en pension complète, une activité de blanchisserie ainsi que des animations. Généralement, les résidents y restent jusqu’à leur décès. Comme en Ehpad, la personne en USLD doit s’acquitter chaque mois d’une facture qui détaille le tarif de l’hébergement et celui de la dépendance. Les soins, plus conséquents qu’en Ehpad, sont directement pris en charge par l’Assurance maladie. L'admission dans une USLD peut être consécutive à une hospitalisation, à une admission dans un service de soins de suite et de réadaptation ou s’effectuer directement depuis le domicile à la demande du médecin traitant. 

Quelle est la prise en charge en matière de Santé Mentale ?

La psychiatrie présente la spécificité d’être organisée en « secteurs » afin de mailler le territoire et d’apporter des réponses de proximité. Chaque secteur rassemble toutes les structures de soins publiques, hospitalières et ambulatoires.

Il existe trois natures de prise en charge : 

  • 1- À temps complet : hospitalisation à temps plein, à domicile, séjour thérapeutique, accueil familial thérapeutique, appartement thérapeutique, centre de crise et centre de postcure. 
  • 2- À temps partiel : hospitalisation de jour, hospitalisation de nuit et atelier thérapeutique.
  • 3- Ambulatoire (consultation en centre médico-psychologique (CMP), centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), visite à domicile, en établissement social ou médico-social, en unité d’hospitalisation somatique (y compris des service d’urgence), en établissement médico-éducatif ou de protection maternelle et infantile (PMI), et en milieu scolaire).

La psychiatrie peut être publique ou privée, cette dernière regroupant des cliniques, des psychiatres et psychologues libéraux. Chacun de ces domaines répond à des règles spécifiques, notamment en matière de tarification.

En 2019, 2,1 millions de patients souffrant de troubles mentaux ou psychiatriques ont été pris en charge en ambulatoire et 420 000 à temps complet (331 000 patients, 18,9 millions de journées) ou partiel dans les établissements de santé autorisés en psychiatrie. 
L’âge moyen des patients pris en charge à temps complet ou à temps partiel est de 42 ans. 
La durée moyenne d’hospitalisation à temps plein est de 55 jours par an. Les troubles mentaux liés à l’utilisation de substances psychoactives, la schizophrénie, les troubles de l’humeur et les troubles névrotiques sont les principales causes de prises en charge à temps complet ou partiel. Le diagnostic de la schizophrénie correspond au motif de recours le plus fréquent chez les hommes (25 %), tandis que les femmes sont davantage prises en charge pour un diagnostic de troubles de l’humeur (38 %).
Parmi les séjours terminés en 2019, 90 % se clôturent par un retour au domicile, 5 % par une prise en charge dans une autre structure psychiatrique, 3 % par un transfert vers une unité de MCO ou de soins de suite et de réadaptation (SSR), et 2 % par un accueil dans une structure médico-sociale. 
Les patients suivis en ambulatoire sont quant à eux relativement jeunes : près d’un patient sur quatre est âgé de 16 ans ou moins et un sur deux a moins de 38 ans. En 2019, près de trois quarts des actes réalisés en ambulatoire sont des entretiens et 59 % des actes en ambulatoire sont effectués en centre médico-psychologique (CMP). 
En 2019, les établissements ont pris en charge 46 000 enfants et adolescents à temps partiel ou à temps complet et 466 000 en ambulatoire. 
Chaque année, un peu plus de 80 000 personnes sont également hospitalisées sans consentement (voir question 16).
Source : Les établissements de santé, édition 2021, Drees. 

Qu’est-ce qu’un Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et quel est son intérêt ?

Les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) visent à renforcer la coordination entre les établissements publics de santé d’un territoire, notamment grâce à l’élaboration d’un projet médical partagé. Ils sont obligatoires depuis juillet 2016. L’objectif est d’amener les établissements publics – sanitaires et médico-sociaux – à mutualiser leurs ressources et à répartir leurs activités de soins et d’accompagnement dans une logique de complémentarité.

Le GHT n’ayant pas de personnalité morale, chaque établissement conserve ses instances. Il existe 136 Groupements Hospitaliers de Territoire. En termes d’organisation, un établissement dit « support » est chargé d’assurer et d’optimiser la gestion commune du système d'information hospitalier, celle du département de l'information médicale de territoire, la fonction achats ainsi que la coordination des instituts et des écoles de formation paramédicale et des plans de formation continue. Il peut également gérer pour les établissements membres du GHT des équipes médicales communes, des pôles inter-établissements, des activités administratives, logistiques, techniques et médico-techniques mutualisées. 
Tous les GHT sont en outre associés à un centre hospitalier et universitaire (CHU). Dans la stratégie d’optimisation de la graduation des soins, d’autres établissements, non membres du GHT, peuvent devenir « membres associés au projet médical partagé » - des structures d’hospitalisation à domicile par exemple - ou « membres partenaires du GHT » - les cliniques privées par exemple.

Depuis janvier 2022, des Commissions Médicales de Groupement (CMG) sont mises en place dans les GHT chargés « d’élaborer la stratégie médicale du groupement et son projet médical partagé ». Cette nouvelle instance traduit la volonté d’une organisation hospitalière de plus en plus mutualisée. Le projet médical du GHT pourra désormais s’imposer aux projets médicaux des établissements du groupement. 

L’avis de l’expert : Quel est l’intérêt des GHT pour les patients ?

Les patients bénéficient de ce dispositif dans la mesure où il a été conçu en fonction des besoins de santé sur un territoire. L’accès aux soins et surtout la continuité du parcours de soins sont ainsi facilités. Chaque GHT a en effet travaillé sur une offre de soins graduée et complémentaire entre les différents acteurs. Les professionnels des différentes structures apprécient également ce nouveau mode d’organisation qui leur permet d’identifier toutes les ressources médicales et soignantes du territoire et de nouer un dialogue inter-établissements.

Sources


[1] Les établissements de santé, Direction de la Recherche, des Etudes, de l’évaluation et des statistiques, édition 2021.

Hélène Delmotte

Notre experte

Hélène Delmotte
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Journaliste spécialisée dans les champs de la santé, du social et du médico-social depuis 20 ans, auteure de plusieurs ouvrages, j'anime aussi régulièrement des tables rondes et des débats pour des institutions, des entreprises, des associations de patients et d'usagers.

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